Au delà de la Longue route, et maintenant en suivant la voyage de Martin le bateau poisson clown, de Manu son capitaine et de Michelle la maîtresse, des enfants scrutent l'horizon et se questionnent sur l'avenir de leur planète. Depuis quatre années, avec les enfants, nous animons ce blog, et par le biais de notre voyage autour du monde, nous continuons ce beau projet collectif; cet espace est avant tout un lieu de découvertes et d'échange autour de la mer, les voyages, la voile, le respect de notre environnement et de nos aventures bien sûr ! A vivre et à faire vivre par tous: enfants, voyageurs ou à l'école, amis, familles, passionnés de bateaux et amoureux de notre belle terre... Notre petit travail de colibri est d'essayer de tisser un lien entre les enfants du monde, un lien tissé des vraies valeurs, que sont le respect de l'autre et de notre planète.
6 Mars 2020
Martin tire sur ses amarres, lui aussi est impatient. L’enchaînement des retards, des contretemps, et des délais à rallonge tant matériels qu'administratifs, a fait que pratiquement tous les travaux auront été réalisés ici. Il est maintenant temps de partir, rejoindre Gibraltar et s’évader vers le grand large. Alors nous nous préparons. Je commence à connaître Martin par cœur, pourtant nous n'avons pas encore navigué ensemble; je viens juste de récupérer sa grand voile neuve, elle est belle, très gros grammage et quatre bandes de ris, comme j'aime; avec une grand voile comme ça, ''on peut grimper aux arbres''. Le génois lui, est celui de Martin l'Ancien, qui fait figure ici d'inter. il est totalement neuf, je ne l'ai pas utilisé durant la Longue Route 2018''. Il est monté sur l'enrouleur que j'ai entièrement démonté, pièce par pièce, contrôlé et fiabilisé sur certains point qui ne me satisfaisaient pas. Une trinquette et un tourmentin peuvent s'envoyer sur un étai larguable. Mon code zéro complétera la garde robe, mais pour l'instant, il est en Martinique. Un spi symétrique est à bord dans sa chaussette en attendant de prendre l'air dans le tout petit temps. J'ai hâte d'essayer tout ça, de naviguer, de naviguer vers le large en regardant le Canigou sombrer doucement dans la Méditerranée.
La tramontane chuchote au creux de mes oreilles quelques vers de Malarmé : ''Fuir la-bas, fuir, je sens que des oiseaux sont ivres d'être parmi l'écume inconnue et les cieux''. L'ivresse du large me manque. Mais je dois d'abord atteindre Gibraltar pour rejoindre le grand Océan, comme la fusée doit atteindre sa ''vitesse de libération'' pour s'échapper dans l'espace. Gibraltar, gardien du seuil aux pleins pouvoirs sur nous, misérables petits bateaux à voile. Gibraltar qui s'offre ou se refuse, ses humeurs faisant loi. Puis, un jour, il disparaîtra derrière la pâle joueuse du régulateur d'allure, qui allant de droite et de gauche l'effacera doucement comme l'on efface un tableau noir avant d'y écrire une nouvelle histoire. Alors, et seulement alors, nous seront sur le ''grand Océan'', car Gibraltar peut être facétieux et a le bras long.
MANU, le 5 mars 2020
Merci à Philippe et à Daniel pour les photos.
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ambre 07/03/2020 16:07
Laetitia 07/03/2020 16:24